ט״ו בניסן ה׳תשפ״ד

Apprendre à ne pas mentir

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Dans la paracha de Michpatim, il est dit « מידבר שקר תירחק (tu t’éloigneras du mensonge) ».

Dans certaines situations ou devant certaines personnes, nous sommes parfois tentés de ne pas vraiment dire la vérité; de déformer celle-ci, dans la parole, dans les gestes ou dans la façon de parler. Mais Hachem nous demande de nous éloigner de tout mensonge, et combien est-ce important de rester honnête, comme le montre l’histoire suivante:

Le Ma’hatsit hachékel (un grand commentateur qui a expliqué le Maguène Avraham, qui lui-même était un commentaire très important sur le Choul’han Aroukh) vivait il y a de nombreuses années, à une période très dure pour le peuple juif, qui était alors accusé par les nons juifs d’avoir tué un de leurs enfants un peu avant Pessa’h, et d’utiliser son sang pour la fabrication des matsot.

(Entre parenthèses, pourquoi le peuple juif était-il accusé de cette chose horrible, qu’il n’a jamais faite ? Pour expier la faute de Yossef qui avait accusé ses frères de manger des animaux sans leur avoir d’abord fait la ché’hita].

A cette époque, le peuple juif était donc constamment sous la pression des non-juifs, qui le menaçait de mort.

Une fois, le Ma’hatsit hachékel partit voir le chef de sa contrée, et lui dit: « Écoute, je sais que toi, tu m’as toujours apprécié. J’aimerais que tu fasses intervenir toute ton armée pour qu’aucun juif ne soit blessé ou tué par ceux qui cherchent à le faire à cause du doute qui plane sur nous par rapport à la fabrication des matsot. »

Le gouverneur, qui appréciait beaucoup le Rav, lui dit: « Tu n’as pas à t’inquiéter. Je te protégerai toi, ta famille et ton peuple. »

Un peu plus tard, à la veille de Pessa’h, un drame arrive: le corps d’un petit enfant est retrouvé mort, et le couteau avec lequel il a été assassiné se trouve encore sur lui…

Le Ma’hatsit hachékel s’empresse donc d’aller voir le gouverneur, et il lui dit: « Il faut absolument que tu nous protèges! Voilà que hier, encore, il y a eu une accusation contre nous! Nous ne savons que faire! Nous risquons d’être attaqué de tous les côtés! ».

Le gouverneur répondit: « Ne t’inquiète pas! Mais, par contre, je veux ouvrir une enquête. Et sache que le responsable de ce crime horrible sera puni! ».

Quelques jours plus tard, on se rendit compte que le couteau qui se trouvait sur le corps de la victime appartenait… au Ma’hatsit hachékel !

Et là, le gouverneur, très en colère, se retourne vers le Rav et lui crie: « Dès que le jugement se termine, je te détruirai, toi et ta famille! N’as-tu pas honte, espèce d’assassin ?! ». Et le Rav, avec un calme impressionnant, lui répondit: « Le couteau m’appartient, c’est vrai. Mais ce n’est pas moi qui ai commis ce crime horrible. »

Le jugement avance, on cherche le meilleur avocat pour le Ma’hatsit hachékel, et l’avocat dit au Rav: « Tu sais, on peut essayer de s’arranger pour dire que le couteau ne t’appartenait pas, pour dire que tu l’as fait tomber, que tu l’as jeté à la poubelle, que tu l’as jeté dans la rue et qu’après tu l’as laissé… ». Mais le Rav affirma avec détermination: « Je ne mentirai sur aucun point! Je continuerai à dire la vérité: ce couteau m’appartient, mais je n’ai commis aucun crime !

Le jour du jugement, l’avocat, un petit peu déçu, et sûr que le Ma’hatsit hachékel allait -‘hass véchalom- être condamné à mort, accompagne celui-ci au tribunal. Et alors que le jugement allait commencer, le juge lui-même se retourne vers le Rav, et lui dit: « Rabbi, on peut très bien dire que vous n’avez pas vu le couteau, qu’il n’était pas en votre possession le jour de l’assassinat, qu’il a peut-être glissé et que quelqu’un vous l’a pris… ». Mais le Ma’hatsit hachékel refusa à nouveau de mentir, et il continua à affirmer: « Le couteau m’appartient, mais l’assassinat n’a pas été commis par moi! ».

Le juge se leva alors et dit: « Si cet homme n’a pas voulu mentir même au moment où il risquait pour cela d’être condamné à mort, c’est que c’est sûr que ce n’est pas lui qui a commis cet assassinat! ».

Plusieurs jours plus tard, le valet de chambre du Ma’hatsit hachékel vint se présenter au tribunal où le Rav avait comparu, et il dit: « Moi je suis sûr que c’est le Ma’hatsit hachékel qui a commis le crime! Je travaille chez lui, et je sais que le couteau lui appartient! ». On appela alors le Ma’hatsit hachékel, qui continua d’affirmer: « Le couteau m’appartient, mais ce n’est pas moi qui ai commis le crime! », et qui demanda au valet: « As-tu déjà vu ce couteau? ». Le valet répondit: « Non ». Mais il dit aux juges: « Regardez bien le couteau, et vous verrez qu’il a un petit trou au bout de la pointe! ». Autrement dit, le valet se trahit lui-même: au Rav, il dit qu’il n’avait jamais vu le couteau; et aux juges, il décrivit l’instrument en détail… Tout le monde pu alors comprendre que c’était en fait lui qui avait commis le crime.

Cet histoire nous montre, à travers le comportement du Ma’hatsit hachékel, l’exemple de quelqu’un qui a su rester attaché à la vérité même lorsqu’on le menaçait de le condamner à mort.

Combien est-il important de s’éloigner du mensonge en toute circonstance!

Le seul cas où on pourrait mentir, c’est pour ne pas faire d’histoires dans un couple, comme on le voit lorsqu’Hachem a dit à Avraham Avinou que Sarah avait dit, lorsqu’on lui a annoncé qu’elle aurait un enfant: « Comment pourrais-je enfanté alors que je suis vieille? », alors qu’en fait Sarah avait dit: « Comment pourrais-je enfanter alors que mon mari est vieux? ». Ici, Hachem a changé la vérité pour préserver le chalom du couple.

Mais à part des cas exceptionnels comme celui-ci, il faut s’efforcer de ne jamais mentir, et toujours garder à l’esprit que le mensonge ne rapporte rien, alors que celui qui reste honnête recevra d’Hachem la réussite et toutes les bénédictions.

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