י״ט באדר ב׳ ה׳תשפ״ד

Impossible n’est pas téfila !

Impossible n’est pas téfila !
Par Rav R.Sadin

Mme Greenberg était une dame assez âgée. Son état de santé commençait à décliner, et elle accepta donc que ses enfants (qui avaient du mal à s’occuper d’elle) la placent dans une maison de retraite. Au début, les enfants venaient la voir. Mais ensuite, ils vinrent un peu moins… Et un jour, l’hôpital les appela pour leur annoncer… que leur mère était décédée.

Ils vinrent alors sur place mais, le temps qu’ils arrivent, l’enterrement avait déjà eu lieu. Ils n’avaient donc plus la possibilité de voir leur mère. Honteux, ils se mirent à regretter de ne pas être venus lui rendre visite plus souvent, de s’être trop laissés entraîner par leurs occupations quotidiennes…
Ces regrets continuèrent pendant les sept jours de deuil. Mais alors que la semaine de deuil était presque terminée, le téléphone sonna. Une fille de la défunte décrocha, entendit une voix au bout du fil et… s’évanouit ! Alors qu’on essaya de la réanimer, le téléphone sonna de nouveau. Cette fois-ci, un fils de la défunte décrocha, mais, après avoir entendu la voix de la personne qui appelait, il s’évanouit aussi !
Un troisième fils, plus « solide », parla à l’interlocuteur au téléphone. Et celui-ci n’était autre que… sa mère, que tous croyaient décédée et dont ils étaient actuellement en train de porter le deuil !
Mais que s’était-il passé ?

La mère au téléphone dit à son fils: « Je m’inquiète, voilà trois semaines que vous n’êtes pas venus me voir ! Que se passe-t-il ? Est-ce que vous allez bien ? ». Le fils n’osa évidemment pas lui dire qu’ils la croyaient décédée et qu’ils étaient en ce moment occupés à faire son « deuil » !

Quelques instants plus tard, un des enfants de la « défunte » eut au téléphone le directeur de l’hôpital. Celui-ci se confondit en excuses, et expliqua qu’il y avait en fait, dans son hôpital, deux Mme Greenberg; et qu’il y avait donc eu une confusion entre ces deux dames ! Celle qui avait été enterrée n’était donc pas la mère des enfants qui portaient le deuil !
D’un côté, c’était un scandale: les enfants avaient eu tellement peur, ils s’étaient tellement attristés, ils avaient tellement regrettés, ils s’étaient endeuillés, alors que….
Mais d’un autre côté, ils étaient tellement contents de retrouver leur mère !! Ils promirent alors de venir la voir à tour de rôle, de sorte à ce qu’elle ait, au moins une fois tous les deux jours, un enfant qui vienne lui rendre visite.
De son côté, le directeur de l’hôpital était bien embêté: comment, en effet, annoncer aux autres Greenberg que leur mère était décédée… depuis presque une semaine ?!
Il appela quand-même le fils de cette dame et, avec beaucoup de précautions, lui annonça la terrible nouvelle. Mais le garçon ne sembla pas le moins du monde ébranlé, puisqu’il se contenta de répondre froidement: « Très bien, brûlez-la et envoyez-moi la facture! », avant de raccrocher sèchement.
Choqué, le directeur se demanda si le garçon avait bien compris la nouvelle qu’il venait d’annoncer. Il le rappela donc, mais celui-ci lui répondit, d’un ton froid et agacé: « J’ai très bien compris, ma mère est décédée. Mais je ne veux pas qu’on lui fasse d’enterrement juif. Je veux qu’on la brûle. Alors faites-le, puis envoyez-moi la facture lorsque ce sera fait ! Là, je n’ai pas le temps, je suis occupé! ». Et il raccrocha brusquement.
Après coup, on découvrit que la Mme Greenberg qui était décédée venait d’une famille religieuse, mais que le fils qu’elle a eu (celui qui disait « Brûlez-la et envoyez-moi la facture! ») était devenu un hérétique, très matérialiste, qui ne croyait en rien. Sa mère le suppliait: « Lorsque je mourrai, fais-moi un enterrement juif! », mais lui répondait: « Hors de question! C’est contre mes principes! Moi je suis pour le crématorium: on brûle et on n’en parle plus! ». Et chaque jour, Mme Greenberg priait de toutes ses forces Dieu de lui accorder un enterrement juif…
On aurait pu penser qu’avec un fils aussi rebelle que le sien, ses prières seraient vaines. En effet, comment espérer bénéficier d’un enterrement conforme à la loi juive avec un fils qui y était aussi fermement opposé ?
Mais Hachem, voyant la sincérité de cette dame, lui accorda ce qu’elle désirait tant: un enterrement fidèle à la loi juive.  Et la confusion qui eut lieu à l’hôpital (et qui entraîna qu’une dame soit enterrée à la place d’une autre et que des enfants prennent le deuil alors qu’ils n’avaient en fait pas de raison de s’endeuiller) ne fut que le moyen d’y arriver.
Cette erreur a, en effet, permis à Mme Greenberg d’être enterrée comme elle le voulait. Et plus que cela: grâce à la confusion, Mme Greenberg a même pu être honorée pendant presque toute la semaine de deuil, par des gens qui ont fait chiv’a pour elle alors qu’ils pensaient le faire pour leur propre mère.
Cette histoire montre qu’il ne faut jamais désespérer d’une tefila. Qu’il vaut toujours la peine de prier Hachem de nous sortir de tel ou tel problème, même lorsque ce dernier semble être impossible à résoudre. Hachem a de nombreux moyens de nous venir en aide !
Le désespoir est l’ennemi de la spiritualité et de la métaphysique. Il faut toujours continuer à espérer et à prier car, pour Hachem, tout est possible !

Avec un fils aussi rebelle que le sien, il semblait impossible que Mme Greenberg puisse un jour bénéficier d’un enterrement juif. Mais cette dame a prié fort, elle s’en est entièrement remis à Hachem, qui a non seulement répondu à sa demande (en lui accordant un enterrement juif) mais qui lui a donné encore plus: Il a fait en sorte que, pendant la semaine de deuil, sa mémoire soit honorée, et que des prières soient alors récitées pour l’élévation de son âme.

Que cette histoire, racontée aussi dans ce but, contribue à l’élever encore davantage, אמן כן יהי רצון !

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