Paracha Ki Tavo : Israël, une menace pour les nations
Par Yossef Aflalo
Parmi les nombreuses malédictions de la paracha Ki Tavo, il en est une particulièrement surprenante. En effet, la Torah nous dit que « véhitmaka’htem cham méoyvékha la’avadim vélichfa’hot véein koné (vous vous vendrez à tes ennemis comme serviteurs et comme servantes, et il n’y aura pas d’acheteurs). Ceci est surprenant. Pourquoi n’y aurait-il pas d’acheteurs ? Ceci va contre toute logique, car généralement le vainqueur d’une guerre transforme sa victoire en soumettant les vaincus, en les rendant esclaves ; et, par-là même, il apporte non seulement une main d’oeuvre gratuite, mais également des richesses au Trésor par la confiscation des biens.
Dans le cadre du ‘am Israël, cette logique fait défaut, puisque la Torah nous dit « ein koné », qu’il n’y a pas d’acheteur. Le peuple juif défait, humilié, rendu esclave, ne trouve pas d’acquéreur. Très surprenant!
La réponse nous est donnée dans le Midrash, qui rapporte que « ein koné : ein koné Torah (il n’y a pas d’acheteur signifie: il n’y a pas d’acheteur de Torah) ». Mais qu’est-ce que cela signifie ? Depuis quand les nations seraient-elles intéressées par la Torah ?
La haine du Juif et l’antisémitisme ont toujours suscité des interrogations chez les chercheurs. Cette question est toujours restée sans véritable réponse. Mais le Rambam (Maïmonide) nous dévoile que la cause de l’antisémitisme, c’est tout simplement la Torah: le jour où la Torah a été donnée au peuple juif, la haine des nations à l’égard des Juifs est apparue.
Nous avons l’impression que lorsqu’on parle d’antisémitisme, il s’agit d’une haine naturelle envers le peuple juif, comme on pourrait également parler de racisme envers n’importe quel autre peuple. Et nous sommes toujours stupéfaits de la haine viscérales qu’éprouvent les nations à l’égard des Juifs et d’Israël. Mais pourquoi donc le peuple juif déclenche-t-il autant d’aversion et de dégoût ? Pourquoi aujourd’hui encore Israël est-il le Juif des nations ?
Mais, en réalité, la haine du Juif est un prétexte. Cette haine n’est pas liée au Juif, mais plutôt à ce qu’il représente, c’est-à-dire la Torah. La Torah pose problème aux nations: tant que le ‘am Israël existera, la Torah elle aussi existera, et c’est bien cela le problème: cette Torah dérange, elle est l’antithèse des nations, en s’opposant à leur essence.
La Torah vient invalider la culture et la civilisation d’Edom.
L’antisémitisme n’est rien d’autre qu’une guerre de résistance, de survie, car la Torah est une menace existentielle pour les nations.
Nous pouvons dès lors comprendre que les Juifs ne sont pas comme tout le monde: même lorsqu’ils sont vaincus, on ne cherche pas à les rendre esclaves; car il ne s’agit pas ici d’une haine physique mais plutôt d’une haine spirituelle. Ce n’est pas en vain que les Nazis ont cherché a éliminer chaque Juif là où il se trouvait.
L’antisémitisme n’est pas la haine du Juif. C’est plutôt la jalousie du Juif et de sa Torah. C’est pourquoi de tout temps on a toujours cherché à éliminer, à éradiquer le Juif ou Israël. « Léhachmid, laharog ouleabed », surtout ne laisser aucune trace d’un peuple qui dérange, un peuple dont l’existence est une menace existentielle pour les nations.
L’antisémitisme cessera lorsque le peuple juif assumera le rôle qui lui a été assigné, qu’il sera le digne représentant de Dieu sur la terre.