ט׳ בכסלו ה׳תשפ״ה

Désirer la venue du Messie

Désirer la venue du Messie
Réflexion sur la venue du Messie par Yossef Aflalo

Lors de la récitation du birkat hamazone, nous demandons à D.ieu qu’Il accède à nos désirs, qu’Il nous ouvre Sa main, qu’Il nous gratifie de Son aide en déversant sur nous l’abondance (כי אם לידך המלאה הפתוחה), et nous épargne de toute dépendance à l’égard des hommes.

Pourtant, cette requête est précédée et suivie par une autre demande : que D.ieu soit miséricordieux à l’égard du Am Israël et de Jérusalem. Nous demandons à D.ieu de protéger Son peuple, et de veiller sur Jérusalem et à sa reconstruction.

« ותבנה ירושלים עיר הקודש במהרה בימינו »

Le message est clair : la guéoula individuelle, la satisfaction de nos besoins personnels, ne doit pas nous faire oublier qu’il existe une autre guéoula, collective, qui consiste à ramener le règne de D.ieu sur la terre, à la reconnaissance universelle du Maître du monde, et à la reconstruction du Beth Hamikdash à Jérusalem, lieu de résidence de la Chekhina.

Cette expectative de la délivrance doit faire partie intégrante de notre vie. Être au centre de nos préoccupations.

On raconte que Rabbi Na’houm de Tchernobyl rendit visite un jour à un villageois qui tenait une auberge, et qui l’accueillit avec tous les honneurs dus à son rang. La nuit venue, on entendit des pleurs et des gémissements provenant de la chambre où logeait le Rabbi. L’aubergiste, curieux, supposant que le Rabbi était souffrant, lui apporta des médicaments afin de le soulager. Mais le Rabbi de Tchernobyl lui expliqua qu’il pleurait sur la destruction du Beth Hamikdash, et sur ce que signifiait cette perte.

Le villageois lui avoua que sa préoccupation n’était pas la reconstruction du Beth Hamikdash, mais plutôt de parvenir à assurer les besoins quotidiens de son existence. Le Rabbi lui dit alors :  » Le Messie est arrivé à Jérusalem ! Veux-tu m’accompagner et l’accueillir avec moi ? « .

Le villageois réfléchit un instant, et dit :  » Je ne sais pas ce que je vais trouver là-bas. Ici, j’ai mon poulailler, mes oies ; je ne manque de rien. Non, je n’irai pas avec toi ! « .

Rabbi Na’houm pleura de nouveau. Il comprit que le peuple juif, plongé dans ses soucis journaliers, était incapable d’intégrer l’idée que l’obscurité dans laquelle nous vivons n’est qu’une étape qui nous amènera à voir la lumière divine.

Le birkat hamazone vient nous le rappeler : toutes les bénédictions dont D.ieu nous gratifie, tout le chéfa qu’Il nous accorde, ne sont qu’un moyen destiné à nous faire prendre conscience que la vraie guéoula est le dévoilement de la royauté divine dans le monde.

La guéoula authentique, c’est avant tout sortir de sa petite mesquinerie et désirer ardemment la venue du Messie. 

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