Cette semaine, la Torah entame le récit de la construction du Michkan, ce sanctuaire portatif qui accompagna les Bné Israël durant leur exode dans le désert et jusqu’à leur installation en Erets Israël.
C’est la prémices du Beth Hamikdach que va construire Shlomo Hamelekh’.
Dès le début de la Paracha on nous cite les différents matériaux précieux qui vont être offert par le peuple d’Israël pour la construction du Michkan et de ses différents ustensiles : la Ménora, le Choulkh’an Hapanim, les deux Misbéh’ot etc…
La générosité du peuple d’Israël va être tellement grande que la Torah dira plus tard qu’il fallait arrêter l’élan car l’apport était plus grand qu’il n’en fallait.
En effet le peuple d’Israël est doté de cette qualité ; la générosité à l’égard d’autrui.
Notre question cette semaine concernera les lois de Tsédaka.
Question :
Cette semaine a lieu le Gala du grand organisme de H’essed : « Emeth Véchalom ». Durant la soirée, le public est sollicité à plusieurs reprises afin d’acquérir des objets de valeurs et surtout le mérite de venir en aide aux familles que l’organisme soutient durant l’année.
Il va sans dire que ces ventes se réalisent sous l’autorité et le regard du Gaon Rav Avraham Chlita, éminent Dayan de la région.
Le Public est très généreux comme à l’accoutumée et les ventes vont bon train, les sommes annoncées sont plus que satisfaisantes.
L’apogée de la soirée est la vente aux enchères de deux chandeliers identiques datant de l’époque de la sortie d’Egypte, ils seraient la copie presque conforme de la Ménora du Michkan.
Les sommes proposées dépassent les centaines de milliers d’Euros, somme considérable, les surenchères se font de plus en plus rares et on arrive au dénouement.
Finalement et contre toute attente, Mme Ahouva A. propose la somme de 500.000 Euros.
Personne ne surenchérit et Mme Ahouva A. a gagné le lot.
Mais… Rav Avraham n’est pas d’accord ; en effet, d’après le Choulkh’an Aroukh’ il est interdit d’accepter une trop grande Tsédaka de la part d’une femme de peur que le mari ne soit pas d’accord.
(Pour l’anecdote, le chandelier est remis en enchère est l’acquéreur n’est autre que Chlomo, le mari de Mme Ahouva A.)
Pour le deuxième chandelier, le scénario est identique, les sommes faramineuses et là aussi, la dernière somme est proposée par une dame de la Ezrat Nachim : Mme Brakh’a B. La somme aussi est de 500 000 Euros. Personne ne surenchérit.
Mr et Mme Brakh’a repartent donc avec le chandelier.
Tout le monde s’étonne pourquoi le Rav ne s’est pas opposé la deuxième fois.
Les moyens des deux familles sont équivalents, la générosité des deux maris est connue et semblable et aucun des maris n’a parlé avec le Rav auparavant, la raison est strictement Hilh’atique.
Savez-vous pourquoi?
Réponse:
Il est vrai que le Choulkh’an Aroukh’ interdit de recevoir une Tsédaka extraordinaire d’une femme sans l’accord du mari.
Toutefois le Pith’é Téchouva ramène que si la femme est la source de revenus à la maison, le mari ne peut l’empêcher de donner la Tsédaka, tant que cela ne nuit pas aux besoins essentiels de la maison.
Ainsi dans notre cas, Mme Ahouva n’était pas la seule source de Parnassa tandis que Mme Brakh’a l’est.
Stephane Bensoussan nous répond aussi correctement que:
« La 2ème femme (Mme Brakh’a) a refusé la takana des hakhamim, qui oblige le mari à pourvoir à ses besoins, sa nourriture etc… en échange de certains travaux, etc…
שבת שלום