Lors du don de la Torah, D.ieu nous a donné les les dix commandements, qui sont la base de toute celle-ci.
Le premier commandement est le suivant : « Je suis Hachem Ton Dieu qui t’a fait sortir d’Egypte… ». En quoi ce commandement en est-il un ?
Qu’est-ce que D.ieu attend de nous en nous l’énonçant ? Que veut-Il que nous fassions ?
Selon le Rambam, D.ieu, en nous disant le premier commandement, nous demande d’avoir la émouna (confiance) en Lui, de croire en Lui.
Mais qu’est-ce que cela signifie ? Comment est-il possible d’ordonner une croyance ? Peut-on demander à quelqu’un de croire vraiment en une chose, si lui-même n’y croit pas ?
De plus, pourquoi D.ieu s’est-Il présenté à nous en tant que Celui qui nous a sorti d’Egypte ? Pourquoi ne nous a-t-Il pas dit, plutôt: « Je suis Hachem Ton Dieu qui a créé le monde » ? La Sortie d’Egypte n’est-elle pas, en effet, qu’un détail par rapport à la création du monde ?
Le Séfer Ha’hinoukh cite six mitsvot que l’homme doit essayer d’accomplir chaque jour. Et parmi elles, il mentionne la mitsva de croire en D.ieu. Mais pourquoi serait-il nécessaire d’accomplir cette mitsva chaque jour ? Une fois que l’on croit en D.ieu, qu’on sait qu’Il existe, la émouna en Lui n’est-elle pas un acquis ? Pourquoi donc travailler sur cela chaque jour ?
En fait, l’accomplissement du premier des dix commandements ne consiste pas à croire en l’existence de D.ieu.
Cette croyance est un choix personnel. Elle nécessite une recherche, à laquelle des non-juifs peuvent s’y adonner.
Tout le monde à l’obligation de percevoir l’existence de D.ieu.
Et chaque homme dans le monde peut, s’il est cohérent avec lui-même, arriver à la conclusion que D.ieu existe. Le fait même que nous, Juifs, existons encore, est la plus grande preuve de Son existence.
La émouna en D.ieu, cette croyance que nous, Juifs, devons avoir en Lui, c’est de rester fidèle (néémane) à Ses commandements (en Hébreu, les mots « émouna » et « néémane » ont la même racine), même lorsqu’Il se conduit envers nous d’une manière que nous ne comprenons pas.
C’est de rester loyal envers Lui même dans les moments de difficultés.
Et ceci est, évidemment, loin d’être évident. Mais lorsqu’on se rappelle qu’Il nous a sortis d’Egypte, on se rappelle qu’Il intervient dans ce monde. Qu’il ne l’a pas seulement créé. Qu’il continue à le gérer dans les moindres détails.
En restant fidèle à D.ieu malgré les difficultés, on accomplit le premier des dix commandements.
Celui qui arrive à un si haut niveau de loyauté est appelé néémane, comme l’ont par exemple été Avraham Avinou et Moché Rabbénou.