י׳ בכסלו ה׳תשפ״ה

Faire la révolution en silence

Faire la révolution en silence

On pense généralement que la Torah passe par héritage. Il y a une tendance naturelle qui fait que quand quelqu’un est grand en Torah, il veut que cela passe à son fils et à son petit-fils. Des fois ça marche en effet. Chez rav Auerbach, il y a des générations de Gdolei Olam. Le père de rav Kaniewski était le Steipeler, un géant en Torah. Toute la maison de Brisk également.

Même le grand-père de rav Eliashiv était un très grand kabbaliste. Mais ce n’est pas le cas pour tous les Grands de la Torah comme rav Ovadia Yossef ou rav Wolbe qui n’étaient pas issus d’une famille de talmidei hakhamim. Mais par leur puissance, ils sont devenus des grands de la Torah. Il faut donc savoir que la Torah est entre les mains de chaque Juif. N’importe quel Juif, même quelqu’un qui ne vient pas d’une lignée de grands rabanim , a entre ses mains la possibilité de devenir un grand homme. C’est ce message que Yossef transmet.

Finalement, à la fin des temps, le Mashiah qu’on attend, c’est Mashiah Ben David. On ne parle pas de Mashiah Ben Yossef. Le Mashiah Ben Yossef existe dans toutes les générations mais pour arriver au Mashiah Ben David, on est obligé de passer par cette étape de Mashiah Ben Yossef. Chaque Juif peut atteindre cette étape, arriver à être un grand de la Torah.

Ici on voit le conflit entre Yéhouda et Yossef.

Yossef est le roi d’Egypte. Tout l’avenir des tribus est entre ses mains. Vient Yéhouda et s’impose en tant que roi. Il entre alors en conflit avec Yossef. C’est un très beau conflit car ce sont deux puissances qui se confrontent. La puissance de Mashiah ben David par Yéhouda, représente la fin des temps. C’est lui qui va être le roi finalement. Le Mashiah Ben Yossef est celui qui dirige maintenant. C’est donc Yossef. Et celui qui parle c’est Yéhouda.

Yossef ne dit rien. Au début de la paracha Vayigash, on voit la puissance dans les paroles de Yéhouda. Yossef se tait mais le texte dit un moment : Velo Yakhol Yossef Leitapek ולא יכול יוסף להתפק : Yossef ne peut plus se retenir. Il fait alors sortir tous les Egyptiens et dit : « Ani Yossef Akhikhem אני יוסף אחיכם : Je suis Joseph votre frère. Aym Avi Haï ? אעם אבי חי? Mon père est-il en vie ? »

Yossef ne dit rien. Il n’a pas de rhétorique. Il se tait. La puissance de Yossef, c’est précisément le silence.

Il existe dans chaque génération des Juifs qui font des révolutions. Même des Juifs non religieux. Ils font des révolutions dans le monde de la culture, de la physique, de la philosophie. Pourquoi ? Parce que ce côté « révolution » se trouve chez Yossef.

Il ne voit pas comme tout le monde voit. Quand il voit une situation, il la voit d’une façon révolutionnaire. Même dans l’art il y a beaucoup de Juifs qui sont de grands artistes. C’est parce qu’ils voient le monde à leur façon.

Yossef a une autre façon de voir le monde. Tous les Juifs qui deviennent des grands de la Torah à la différence des grands des autres peuples, c’est parce qu’ils ont réussi à faire cette révolution en eux. Cette révolution passe par une condition qui s’appelle le silence.

Pour devenir un grand de la Torah, on peut partir de rien. On a tous la descendance d’Avraham, Itshack, Yaakov et Moshe rabbenou mais pas plus. Pour avoir cette puissance de révolution, de devenir un grand homme, il faut apprendre à se taire. Il ne s’agit pas de s’inhiber mais de se taire. Il faut être Mekabel מקבל. Il faut apprendre à recevoir. Ce n’est pas évident d’accepter de recevoir.

Par exemple j’ai vu rav Wolbe vivre jusqu’à la fin de sa vie. C’était un grand homme. Il avait une puissance : il savait écouter.

Yossef sait écouter. Il sait voir. Il sait se taire. Quand un homme sait se taire c’est à ce moment-là qu’il peut apprendre.

Quand on vient d’une grande famille, très vite, on a quelque chose à dire. On veut très vite transmettre le message de son père, quand ça marche car parfois ça ne marche pas. Mais on a envie de parler très vite.

Quand on est un outsider et qu’on veut devenir un grand de la Torah, il faut apprendre à écouter beaucoup de gens, beaucoup de rabbanim. Il faut apprendre à devenir un talmid. Quand on devient un vrai talmid alors un jour on devient un talmid hakham, un grand homme.

Devenir un talmid hakham passe par le silence qui provient de Rahel.

Cela signifie que chacun a sa chance de devenir un grand.

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