L’histoire du Roi Ménaché
Permettez-moi de commencer par un peu d’histoire. Le roi Ménaché, roi de Yéhouda, un descendant du roi David, fut l’un des pécheurs le plus racha et le plus sanguinaire de tous les temps (guémara Sanhédrin 103b ; Yébamot 49b). Il hérita de son père (‘Hizkiyahou), d’une nation à l’apogée de la piété et de l’érudition. Mais durant les 22 ans de son règne, il s’employa à détourner du bon chemin le peuple juif, et à l’entraîner à l’idolâtrie. Il a commis de nombreuses violences et victimes innocentes, comme la mort de son grand-père le prophète Isaïe (Yéchayahou), exécuté par son propre glaive. Finalement, Ménaché fut capturé par l’envahisseur babylonien et condamné à être brûlé vit. Tandis que les flammes le léchaient, il se tourna désespérément vers le D.ieu de ses ancêtres.
Le Talmud de Jérusalem (Sanhédrin 10,9) rapporte que lorsque Ménaché pria vers Hachem, à ce moment les anges de service verrouillèrent toutes les portes du Ciel pour en interdire l’accès aux suppliques de ce racha qui avait installé une idole dans le Saint des Saints. Mais D.ieu découpa une ouverture dans le bas de Son Trône pour laisser passer sa prière, exprimant ainsi clairement que quoiqu’un juif ait pu faire dans sa vie, il lui est toujours possible de se repentir, de faire téchouva, et Hachem attend cela !
Est ce possible de faire téchouva ?
Chaque année, nous avons rendez-vous avec le miroir. Durant quarante jours, D.ieu nous invite à regarder notre reflet dans un miroir de vérité. C’est le temps de l’introspection. Nos moindres défauts nous apparaissent alors grossièrement. Nous percevons tous nos points noirs, nos rides, et toutes nos malformations. Le but de cela est une pleine prise de conscience afin de mieux nous débarrasser de nos fautes. Il s’agit de faire un gommage complet. Un traitement radical qui restaura notre beauté juvénile. Mais voilà, le spectacle de nos défectuosités nous désespère. Nous nous demandons comment effacer une telle laideur. Parviendra-t-on à revenir vers D.ieu après tant de fautes et tant de tentatives infructueuses ? Les doutes polluent notre et esprit et obstruent notre cœur. Le yester hara nous susurre : « la teshouva ce n’est pas pour toi ! » Pourtant, la Torah crie à qui veut l’entendre : « C’est possible ! »
Le Chlah hakadosh ne déclare-t-il pas : « Rien ne peut s’opposer à la téchouva.
Même si quelqu’un a pu commettre toutes les fautes du monde, il pourra [toujours] faire téchouva sur chacune d’elles. »
Le Imré Elimelekh ajoute : « Quand un juif souhaite se rapprocher de D.ieu, mais qu’il pense qu’il est tellement submergé par la faute qu’il n’a plus d’espoir, alors il devra réfléchir combien D.ieu aime chaque juif, même celui qui est au plus bas. Car même de là où il est, il peut encore s’élever et s’attacher à son Créateur.
Quand il méditera à l’amour puissant que D.ieu a pour lui, cela l’aidera à se rapprocher. »
Croire à la téchouva
En effet, le mauvais penchant décourage l’homme de la Techouva en lui rappelant qu’il est plein de fautes et n’a donc plus d’espoir. Alors, il faut lui répondre : « Certes j’ai commis plein de fautes, mais c’est du passé ! Et maintenant, je vais changer et me repentir ! » L’histoire du roi Ménaché atteste de cela. La porte de la techouva est d’avoir la conviction que c’est possible. Nous pouvons revenir vers D.ieu. Il nous attend et souhaite notre repentir. Car bien qu’une personne persiste à fauter, D.ieu ne persiste pas dans Sa colère. Il attend avec espoir et compassion que le fauteur se repente. Tout en patientant, D.ieu cherche le meilleur moyen pour provoquer un changement positif chez celui qui a fauté, se comportant à la fois avec de la tendresse et à la fois avec de la dureté, en fonction de ce qui est le plus productif, au profit d’Israël. Il nous aidera et pardonnera toutes nos fautes comme l’affirme rabbenou Yona : « vient en aide aux repentants, lorsqu’ils sont par nature incapables de persévérer dans leur voie. » Notre premier devoir est donc d’y croire et d’agir en conséquence.
Puisse Hachem nous rapproche de Lui dans la douceur et la miséricorde.