י׳ בכסלו ה׳תשפ״ה

Hanouka: le sens de la vie

Hanouka: le sens de la vie
Par Rav A.Bijaoui

Hanouka, c’est le temps du miracle, comme le rappelle le passage de ‘Al hanissim que nous ajoutons dans la Amida lors de cette fête.

Concernant la paracha de Mikets, une question se pose sur son premier verset. Celui-ci commence en effet par les mots « Vayehi Mikets chénatayim yamim » qui, à première vue, signifient: « Et ce fut au bout de deux ans ». Cependant, pour dire cela, on aurait pu dire simplement: « Vayehi Mikets chénatayim ». Que vient donc rajouter le mot « yamim » (jours), employé ici comme si on voulait dire « Et ce fut au bout de deux années de jours » ?

Les Sages répondent à cette question en racontant qu’un jour, il y avait un très grand Rav dont la néchama était montée au Ciel de son vivant; et il avait donc vu certaines choses qu’il avait raconté ensuite, et notamment:

-qu’une personne très âgée était arrivée, et que tout le monde appelait « un enfant », « un bébé »;

– et également un enfant , mais que tout le monde honorait en l’appelant « Monsieur », « Sa majesté ».

Il ne comprenait pas pourquoi l’enfant était traité avec autant de respect, alors que la personne âgée était considérée comme un tout petit enfant… Et, dans le Ciel, on lui avait répondu ainsi: « Le problème, dans la vie, ce n’est pas le nombre d’années vécues. C’est comment ce temps-là a été rempli ». Parfois, un enfant peut déjà avoir beaucoup de maturité, beaucoup de bonnes actions à son actif. Et, malheureusement, parfois, la vie peut passer, et les années s’enchaînent les unes après les autres sans qu’on ait réalisé grand-chose.

La paracha de Mikets fait allusion à cela. Elle commence par le mot Vayehi, qui est toujours synonyme de souffrance. « Vayehi » annonce une douleur, comme par exemple lorsqu’il est dit (dans Méguilat Esther): « Vayehi bimé A’hachvéroch ». Ces mots sont employés ici car, avant le miracle de Pourim, il y a eu le décret contre Israël.

« Vayehi », c’est toujours lachone tsaar, c’est-à-dire un mot qui indique une souffrance.

Et, en fait, au début de parachat Mikets, on veut nous signifier cela:

– Vayehi: quand est-ce qu’un homme peut véritablement vivre la douleur, la souffrance ?

– C’est lorsque Mikets, arrivant au bout des choses, il réalise que « chénatayim yamim »; que ses années sont, en fait, des jours.

Comme si ses années, qui auraient dû être du temps rempli, ne comportent en fait que quelques jours effectivement remplis.

Et voilà donc une leçon sur notre paracha:

Avant même d’entrer dans le fond de son texte et de son récit (avec les rêves de Pharaon interprétés par Yossef, avec Yossef qui va monter en flèche en Égypte en étant et en devenant quelqu’un de très important), il y a d’abord une première indication dans cette paracha : en fait, il n’y a pas de plus grande douleur dans la vie que d’arriver à la fin de celle-ci et de constater, en regardant derrière nous, non pas un échec mais le fait d’avoir parfois beaucoup gaspillé notre temps.

En ce début de semaine et début de Hanouka, prenons conscience du fait que le temps doit toujours être utilisé à bon escient!

Le temps doit être rempli. Car sinon, il passe en étant vide, creux. Et non seulement il ne reviendra jamais, mais surtout il aura été mal utilisé ou gaspillé.

Le miracle de Hanouka, c’est que Dieu a permis la victoire de la minorité sur la majorité (rabim béyad mé’atim); que les impies tombent entre les mains des Justes.

En fait, l’idée ici est forte : le miracle, c’est lorsque la quantité n’a pas d’importance ; ce qui importe, c’est la piété. Pour que la vie en soit une et mérite ce qualificatif, il faut nécessairement qu’elle soit remplie. Et, à ce moment-là,  même si nous ne sommes pas nombreux (en hommes, en jours ou en années), on réalise combien nous sommes forts, et qu’en fait nous sommes -oui- nombreux.

C’était cela le miracle de Hanouka.

C’était de croire que ces onze hommes qui sont partis en guerre étaient évidemment beaucoup plus forts que tous les autres, parce que dans leur essence, ils étaient aussi forts et même plus que tous ces soldats qui venaient les combattre.
Car  la qualité aura toujours le dessus sur la quantité.
Ce qui importe, ce n’est pas ce qu’on voit, c’est ce qui est caché, c’est l’esprit, qui est enfoui profondément en chacun d’entre nous.

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