La Ménora : Tout un symbole !
La paracha de Tétsavé fait partie des parachiot qui nous parlent essentiellement de la construction du Michkane, préfiguration du Beth Hamikdash (Temple de Jérusalem).
Le premier sujet qui y est abordé est celui de la fabrication de l’huile de la Ménora (chandelier à sept branches, qui brûlait à l’intérieur du Michkane puis du Beth Hamikdash).
Cette huile devait être concassée pour produire מאור, c’est-à-dire de la lumière. Cette lumière va symboliser, entre autres, tout ce qui a trait au domaine de la spiritualité. Et la Torah nous apprend ici que pour pouvoir exprimer véritablement toute la dimension spirituelle qui est à l’intérieur de nous, pour pouvoir accéder au véritable savoir, l’individu ne doit pas avoir peur de « se broyer ». Car c’est lorsque nous sommes soumis aux plus fortes pressions, lorsque nous sommes capables d’avoir une immense exigence envers nous-mêmes, que nous pouvons véritablement faire ressortir ce que nous sommes et -surtout- accéder à ce savoir.
La Ménora avait sept branches.
Selon le Gaon de Vilna, ces sept branches (et donc les sept lumières qui s’y trouvaient) représentent les sept sciences qui sont primordiales pour pouvoir comprendre l’Univers et parmi lesquelles on va retrouver, entre autres, les mathématiques, la grammaire et la musique.
Ce commentaire est plutôt curieux ! En effet, nous sommes dans un monde de Torah, de spiritualité. Qu’est-ce que la science a à faire dans ce lieu-là ?!
Et le Gaon d’expliquer que lorsque la science est là pour nous permettre de découvrir la complexité du monde, son organisation, sa beauté, sa dimension incroyable, alors elle nous permet de retrouver le divin. Lorsque l’individu voit, à travers cette connaissance qu’il a des mathématiques, de la musique et de toutes les autres sciences, toute la beauté de la Création, alors il se demande qui en est à l’origine. Et j’ai presque envie de dire qu’il ne se pose même pas la question: les choses sont tellement incroyables qu’elles ne peuvent révéler qu’un Créateur. Autrement dit, la Création révèle le Créateur.
Les sept lumières de la Ménora étaient tournées vers ce que l’on appelle la lumière occidentale, qui brûlait en permanence, et qui symbolisait la lumière de la Torah. Comme pour nous signifier qu’il ne doit pas y avoir de rupture entre ce que l’on appellerait aujourd’hui le monde de la physique et celui de la métaphysique.
Qu’il n’y a pas de dissociation à créer entre le monde du savoir et celui de la spiritualité. Le savoir, tel que l’individu peut y accéder à travers la science, est totalement lié à la spiritualité. Il va permettre de mieux se rapprocher de ce qui est l’essence-même des choses. Et ainsi, il va réellement nous éclairer.
Souvent, la connaissance que nous avons du fonctionnement du monde nous amène à avoir une vision dans laquelle Dieu ne serait plus là. Or, Einstein (entre autres) le disait, un être de sciences ne peut, à terme, que devenir un individu profondément religieux. C’est-à-dire quelqu’un qui, face au mystère de l’Univers, face à sa complexité, face à sa beauté, face à sa dimension extraordinaire, se rend bien compte qu’il y a quelque-chose qui est à l’origine de tout, et qui est le divin.
Voici, entre autre, ce que symbolise la Ménora, et plus précisément ces sept lumières tournées vers la lumière occidentale: la symbiose entre le monde du physique et celui de la métaphysique, permettant de retrouver, à chaque instant de notre existence, la présence du divin.