La parnassa : le test de la émouna
Par Yossef Aflalo
Combien de fois avons nous pu entendre : « les temps sont durs, le business n’est plus ce qu’il était ! »
Nous avons une tendance fâcheuse à faire dépendre notre réussite matérielle à toutes sortes de raisons liées à la conjoncture économique, à la stratégie commerciale employée, à l’ investissement dans le travail ou tout simplement au bon savoir faire.
En d’autres termes, si je réussis, c’est parce que :
– j’ai obéi scrupuleusement à toutes les règles élémentaires de marketing
– j’ai travaillé jour et nuit pour cela en faisant fonctionner activement mon cortex
– j’ai du feeling, un sens particulier aux affaires
– j’ai même pris la peine de faire une étude de marchés. etc …
Ainsi, j’ai pris toutes les précautions indispensables et réuni toutes les conditions nécessaires pour définir les contours d’un succès garanti.
Bien sûr, la démonstration est parfaite mais … j’ai oublié l’essentiel !
Où est D.ieu dans un raisonnement aussi cartésien ?
Nos Sages affirment que toute cette argumentation rationnelle pour parvenir à la richesse n’est qu’une illusion, une fiction !
Même si l’homme a le devoir d’agir et de s’assurer une parnassa (au titre de la hichtadlout), il doit avoir présent à l’esprit que la bénédiction matérielle ne dépend d’aucune cause logique à l’esprit humain. Il n’y a aucune correspondance entre la fortune acquise et l’investissement dans le travail.
La parnassa ne va dépendre que d’une seule chose : Quel est mon degré de émouna en D.ieu ?
Plus je serais convaincu que seul D.ieu est à l’origine de mon bien être, plus en retour, il déversera sur moi l’abondance.
La parnassa, c’est le test de la émouna.
Il est rapporté à ce propos dans la Guémara Psa’him 118A l’enseignement suivant : « קשין מזונותיו של אדם כקריעת ‘ם סוף » (la subsistance de l’homme est aussi difficile que l’ouverture de la mer rouge).
Lorsque les Bné Israël se sont retrouvés face à la mer, D.ieu a dit à Moché : Ce n’est pas le moment de prier, avancez dans l’eau !!
Le Ramban explique qu’ à cet instant, plusieurs bons conseils ont pu être donnés pour sauver la situation :
– Certains ont suggéré d’engager le combat contre l’armée égyptienne
– D’autres de fuir et de retourner en Egypte
– D’autres de se soumettre etc…
D.ieu leur a dit : Avancez ! Cessez donc tous vos beaux discours ! Ecoutez ma parole et ayez confiance en moi !
La suite, nous la connaissons, Nah’chon ben Aminadav s’est enfoncé dans la mer et cette dernière s’est ouverte pour tous les Bné Israël pour ensuite se refermer sur les égyptiens.
C’est cette émouna de Nah’chon ben Aminadav qui a permis le miracle !
Il en va de même pour la parnassa. Si l’homme cesse de s’inventer toutes sortes de raisons qui lui donneront l’illusion de réussir professionnellement dans sa vie, s’il comprend qu’il doit laisser la place à D.ieu dans tous les compartiments de son existence alors il bénéficiera de la bénédiction divine sans limites !