Dans la paracha de Bo, la Torah nous parle du moment où les Bné Israël sont sortis d’Egypte, et où ils ont pris avec eux une pâte qui n’a pas eu le temps de lever, et qu’ils ont enveloppé dans un tissu.
Le soir du Séder, il y a une matsa que l’on coupe en deux, et dont on enveloppe une des deux parties dans un tissu. Le fait d’envelopper ce bout de matsa est un minhag, et la parabole suivante aide à comprendre sa signification:
Un roi n’était pas encore marié. Un jour, ses conseillers vinrent le voir, et lui dirent que cette situation n’était pas à son honneur. Il devait se marier !
Le roi accepta alors de se marier, mais avec celle que lui voudrait épouser. Or, contrairement à ce que les gens auraient pensé convenable pour lui, le roi ne voulait pas se marier avec une bourgeoise, une fille de la haute société…
Il prit donc son cheval, et partit rapidement dans un village lointain.
Là-bas, il se mit à la recherche d’une jeune fille vertueuse, et trouva finalement celle qu’il voulait épouser.
Il alla demander au père de la jeune-fille s’il acceptait de lui donner la main de sa fille, et celui-ci, évidemment, accepta.
Quel honneur était-ce pour une jeune paysanne de pouvoir épouser le roi en personne ! La jeune-fille en était elle aussi très heureuse, et le roi insista alors pour qu’ils se marient le jour-même dans son village.
Il devait donc s’en aller au plus vite! Et ainsi, la jeune-fille eu à peine le temps de prendre avec elle quelques affaires, qu’elle mit, à la demande du roi (qui pourtant aurait pu lui offrir une valise luxueuse!) dans un vieux bagage usagé et déchiré.
Quelques heures plus tard, ils furent de retour au royaume, et le roi pressa ses conseillers de préparer en vitesse le mariage, car il voulait absolument se marier le jour-même ! Ceux-ci ne comprenaient pas trop ce qu’il se passait (pourquoi le roi voulait-il se marier avec une paysanne ? Et pourquoi était-il à ce point impatient de l’épouser ?), mais ils s’exécutèrent.
Le mariage eut donc lieu le jour-même, et quelques salades et du « pain » furent servis en guise de repas (le « pain » en question étant une pâte qui n’avait eu le temps ni de bien lever, ni de bien cuire…).
Au cours de celui-ci, la femme du roi prit un bout du pain et l’enveloppa dans une serviette. Le roi remarqua cela, mais il ne comprit pas pourquoi elle avait agi ainsi. C’est seulement plusieurs années plus tard, au cours d’une dispute, qu’il le comprit.
En effet, un jour, le roi, très en colère, alla chercher la valise usée, la montra à sa femme et lui dit: « Rappelle-toi ce que tu étais ! Te rends-tu compte de l’abîme duquel je t’ai sortie ? ». Mais la femme répliqua, en lui montrant le fameux bout de pain gardé dans la serviette: « Tu étais tellement impatient de te marier avec moi que cette pâte n’a même pas eu le temps de lever! ».
De même, à la Sortie d’Egypte, D. était « impatient de se marier avec nous ».
Il fallait donc que nous quittions l’Égypte à la hâte.
Mais depuis ce jour, il y a parfois eu des moments de crise, des moments où nous n’avons pas toujours été à la hauteur. À ces moment-là, il y aurait pu y avoir ‘hass véchalom des accusations contre nous… Mais à Pessah, nous sortons la matsa, pour dire à Hachem: « Il est vrai qu’on n’est pas toujours à la hauteur, qu’on a parfois des défauts !
Mais rappelle-Toi du jour où Tu étais tellement « pressé de te marier avec nous » ! ».