Les trésors du Temple de Jérusalem
Par Rav Aaron Bieler – source : www.universtorah.com
Au début de ce siècle, quelque part en Erets Israël, un Juif travaillait sa terre. Une caverne lui apparut soudain attentivement. Il y découvrit des objets en or, dont il n’eut guère de mal à deviner l’origine. Il referma soigneusement la caverne, et gagna l’étranger, craignant que l’affaire ne fasse trop de bruit sur place.
Au début de ce siècle, quelque part en Erets Israël, un Juif travaillait sa terre. Une caverne lui apparut soudain attentivement.
Il y découvrit des objets en or, dont il n’eut guère de mal à deviner l’origine. Il referma soigneusement la caverne, et gagna l’étranger, craignant que l’affaire ne fasse trop de bruit sur place. A New York, puis à Mir en Lituanie, l’affaire fut présentée à diverses personnalités, et il fut décidé d’en référer à l’autorité incontestée du Judaïsme polonais, Rabbi Israël Méïr Kagan, le ‘Hafets ‘Haïm. N’appelait il pas à reprendre l’étude des Traités « Kodachim » portant sur les sacrifices et le Service du Temple, annonçant l’imminence des temps messianiques?
Rabbi Israël Méïr écouta de la bouche de Rav Na’houm David Hermann, frère de la Rabbanith Shain, le récit de l’étonnante découverte, puis il se plongea dans l’analyse de certains livres, avant de conclure: « il est en effet fort probable qu’il s’agisse là des ustensiles du Temple ». Il prit alors des allumettes, brûla la lettre où tous les détails lui étaient contés, et poursuivit devant l’entourage étonné: « Tant que le Juif qui a fait cette découverte est en vie, il faut garder cette affaire secrète ».
Pour comprendre cette anecdote contée par l’auteur, il faut se référer à une anecdote (mais est ce le bon mot?) du Talmud Yoma : Dans un passage relatif aux ustensiles du Temple, le Talmud s’interroge sur ceux manquant dans le Second Temple.
Rav Na’hman a enseigné: « les Sages enseignent que l’Arche Sainte était cachée dans le sol de la Loge des Bois. Rav Na’hman fils de Its’hak cite à l’appui une Michnah, (Chekalim 6, 2) : « Il est arrivé qu’un Cohen soit occupé à sa tâche. Il remarqua une dalle différente des autres dalles. Il en fit la remarque à son compagnon. Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il était mort. Tous comprirent qu’il s’agissait de l’endroit où était cachée l’Arche Sainte. » Et que faisait-il là bas? Rabbi Halbou dit « il travaillait avec une hache ».
Au nom des enseignements de Rabbi Ichmaël on a rapporté: « deux prêtres invalides pour le Service dans le Temple travaillaient dans la Loge des Bois, à élaguer les bûches véreuses d’entre les bois destinés à l’Autel. La hache de l’un d’entre eux lui a échappé et est tombée là bas. Un feu est sorti qui l’a consumé » Le Talmud Yoma, page 54, traite donc de ces trésors du Temple qui ont fait courir bien des aventuriers depuis fort longtemps. Encore faut il différencier les ustensiles du Premier Temple, détruit en 3338 (du calendrier hébraïque) de ceux du Second Temple détruit en 3828.
Dans le Second Temple manquaient l’Arche, le bâton d’Aharon, le flacon de manne, l’huile d’onction, les Ourim et Toumim (éléments du Pectoral du Grand Prêtre), dont les textes nous enseignent qu’ils furent cachés par les Rois d’Israël, et le Candélabre fabriqué par Moché, qui existait dans le Temple de Salomon).
L’Arche ne fut pas remplacée, mais les Ourim et Toumim furent remplacés par une copie dénuée des propriétés prophétiques du Pectoral hérité de Aharon. Ce « vêtement » étant indispensable pour compléter les huit vêtements d’apparat du Grand Prêtre.
Une Ménora en or fut fondue pour que l’allumage quotidien des sept flammes puisse se faire. Il est probable que d’autres candélabres de « figuration » ou destinés à l’éclairage furent fondus et disposés dans le Second Temple, comme le Roi Salomon lui même fit fabriquer dix Candélabres d’apparat pour le Premier Temple.
Les ustensiles du Premier Temple furent soit cachés par le Roi Josias (Chron. II.35, 3) dans une cache prévue par le roi Salomon dès la construction du Premier Temple, comme rapporté par Rachi et Rambam, soit emportés en exil à Babel par Nabuchodonosor (Chroniques II, chap. 36). Quel crédit accorder à une légende éthiopienne qui voudrait qu’un fils du Roi Salomon et de la Reine de Saba nommé Ménélik ait emporté l’Arche? Tout au plus une copie offerte par son royal papa? Le « trésor » serait gardé dans un « temple » à Aksum, en Éthiopie.
Les ustensiles du Second Temple furent apparemment pillés par les Romains puis dispersés au rythme des pillages des trésors de l’Empire Romain. Le Talmud (Guittim 56b, Souccah 5a et Mé’ila 17b,) nous décrit le pillage du Temple par Titus.
Rabbi Eléazar fils de Rabbi Yossi aurait vu les tentures du Saint des Saints et le diadème (Tsits) du Grand Prêtre à Rome (Flavius Josephe). L’Arc de Triomphe de Titus à Rome, sur lequel un artiste a gravé le retour à Rome de l’Empereur, accompagné des biens du Temple, dont une Ménora. Il s’agit certes d’un reportage d’époque sur le butin rapporté de Jérusalem. Mais la Ménora reproduite sur l’ouvrage n’est pas conforme avec les descriptions de la Ménora du Temple: la forme arrondie, le socle sans pieds, les gravures quasi païennes présentes sur le socle… Il se pourrait que l’artiste anonyme n’ait pas été présent lors de ce défilé et ait reconstitué de lui même un candélabre selon sa fantaisie. Il pourrait aussi s’agir de l’un de ces candélabres d’apparat « meublant » le Temple.
La revue Kountrass, N° 5,Tamouz 5747, passe en revue les pérégrinations des trésors de l’Empire Romain: pillages des Vandales, des Wisigoth, Ostrogoth. Toutes sortes de sources plus ou moins historiques situent des ustensiles du Temple à Carthage, au fond de la Méditerranée, à Constantinople, Jérusalem, et même dans les caves du Vatican où certains romanciers voudraient localiser la « Ménora du Temple ».
Cette dernière légende tenace n’est fondé sur aucun témoignage publié à ce jour, mais nous a valu de superbes déclarations d’intention ces dernières années, à l’occasion de visites de Ministres, du Président Katsav, puis des deux grands Rabbins en visite au Vatican en 2004 qui auraient demandé au Pape la restitution de la Ménora. Aucun fait concret et publié ne nous permet de croire qu’elle pourrait se trouver encore à Rome 1900 ans et quelques dizaines de saccages plus tard.
Parmi ces derniers, un rouleau de cuivre qui semble être l’inventaire des biens du Temple mis à l’abri peu avant la destruction de la vie juive en Judée par les Romains, à moins qu’il ne s’agisse de l’inventaire des objets cachés par le Prophète Jérémie…
Si certains cherchent, d’autres trouvent, apparemment. Ainsi, Vendyl Jones et une équipe de chercheurs auraient mis à jour en 1992 dans des grottes de la Vallée de la Mer Morte une masse de 600 livres d’une matière contenant trois variétés de cannelle, du safran, du balsame, de la myrrhe, du galbanum, de la casse et de l’encens. Cet assemblage semble caractériser l’encens produit pour les besoins d’une année entière dans le Temple. Quelques années plus tôt, une équipe dirigée par Vendyl Jones avait découvert une produit semblant être le baume utilisé comme « huile d’onction », mentionné dans le fameux rouleau de cuivre.