Ne jamais désespérer !
Il est rapporté dans le Talmud (Yébamot 62B) que les 24.000 élèves de Rabbi Akiba ont trouvé la mort entre Pessah et Lag Baomer pour ne pas avoir manifesté l’un envers l’autre de « Kavod » (gloire, honneur). Il est dit ensuite qu’à partir de Lag Baomer, la mort a cessé de frapper et c’est la raison pour laquelle, le jour de Lag Baomer est considéré comme un jour de joie.
Le Péri ‘Hadash, célèbre commentateur, pose une question essentielle : En vertu de quoi devons nous nous réjouir ? De toute façon, les élèves de Rabbi Akiba sont tous morts, aucun n’a été épargné ! L’ange de la mort a magnifiquement accompli et réussi sa mission !
Force de conclure que cette joie, propre à Lag Baomer, prend sa source ailleurs.
Après cette tragédie, il est rapporté que ce même jour, Rabbi Akiba s’est rendu dans le sud d’Israël pour y enseigner la Torah.
Cette Torah, il va la transmettre à Rabbi Méir, Rabbi Yéhouda, Rabbi Yossi, Rabbi Elazar ben Chamoa et Rabbi Chimon bar Yohaï.
Ce sont eux, ces géants du Monde qui vont ressusciter le peuple juif et sa Torah. Sans eux, la Torah de Rabbi Akiba se serait éteinte à tout jamais.
Ce jour de Lag Baomer est un nouveau départ pour le peuple juif, une restauration, une régénération du « kevod Torah ». C’est pour cela qu’il y a lieu de se réjouir.
Mais arrêtons nous et réfléchissons un instant.
Nous sommes avant Pessah, Rabbi Akiba est à la tête de la plus grande yeshiva du monde, tant par le nombre que par la qualité de ses élèves. Et en quelques jours, il va être le témoin d’un cataclysme, d’une tragédie humaine terrifiante qui dépasse les limites de l’entendement humain. Ce sont 24000 hommes, tous des talmidé ‘hakhamim, des hommes de valeur, qui vont mourir en quelques jours, soit environ 800 enterrements par jour !
N’importe quel individu aurait conclu qu’il y a ici un signe manifeste du Ciel : Rabbi Akiba, tu fais fausse route ! La yeshiva que tu as bâtie n’a aucun lendemain ! Abandonne, tiens toi tranquille et rentre chez toi ! Reconnais ton échec !
Mais Rabbi Akiba va réagir tout autrement. Il ne va pas laisser le désespoir l’envahir et c’est précisément dans cette épreuve qu’il va trouver de nouvelles sources de vitalité.
Le futur lui donnera raison puisque nous sommes tous aujourd’hui les héritiers de sa Torah.
Que serait devenu l’avenir spirituel du peuple juif sans Rabbi Akiba, Rabbi Chimon bar Yohaï … ?
Le désespoir n’a pas de place dans l’existence. Les échecs de la vie ne surviennent pas pour détruire l’homme, l’enfoncer, au contraire, ils sont là pour le grandir, pour le construire, pour l’amener à une réflexion.
Il nous appartient de bien réfléchir au pourquoi de l’échec, au pourquoi de l’épreuve qui m’accable, et de prendre les décisions qui s’imposent.
Et surtout, en aucun cas de céder au désespoir qui provoquera ma propre destruction.