Peut-on étudier pendant Chabbat des matières profanes ?
Il est rapporté dans la Guemara qu’il est interdit de lire שטרי עדיותות, c’est-à-dire des documents qu’il est interdit de payer pendant Chabbat, ou auxquels on n’a pas le droit de s’intéresser en ce jour (par exemple des factures).
Il y a deux raisons à cette interdiction:
-d’après le Rambam, il est interdit de lire ces documents à cause de שמא ימחק, c’est-à-dire de peur d’en venir à effacer une chose qui y est écrite ;
-selon le Roch, il est interdit pendant Chabbat de s’intéresser à ces documents et d’en parler à cause de l’interdiction de s’intéresser pendant Chabbat à des choses qui ne sont pas en rapport avec ce jour, où d’en parler (et qui est indiquée par le verset dans lequel il est dit ממצא חפציך ודבר דבר.).
Le Rav Ovadia Yossef permet, en cas de besoin, de lire pendant Chabbat toute ‘hokhma profane (science profane:exemples: les mathématiques, l’astrologie, la médecine…), parce qu’il est possible qu’on ait besoin de ces informations pendant Chabbat (pour pouvoir guérir un malade qu’on doit soigner pendant Chabbat, par exemple).
En ce qui concerne les autres choses profanes (exemples: les romans, les bandes dessinées de Picsou ou Mickey), le Rama dit explicitement (dans le Choul’hane Aroukh, Or Ha’haïm, Hilkhot Chabbat) qu’une personne qui aime lire cela pendant Chabbat est autorisée à le faire, à condition que ce soit écrit en Hébreu. Car le fait de lire de l’Hébreu aide à progresser dans cette lecture, et on en tire toujours des enseignements (cela permet, par exemple, de mieux distinguer les lettres hébraïques ou les racines des mots composées de ces lettres). Par contre, on ne pourra pas lire pendant Chabbat ces mêmes livres ou bandes dessinées s’ils sont écrits dans une langue autre que l’Hébreu.