ל׳ במרחשוון ה׳תשפ״ה

Pourquoi aime-t-on voyager ?

Pourquoi aime-t-on voyager ?

La paracha d’Emor relate que le Cohen Gadol a des lois différentes de celles des autres Cohanim. Par exemple:

-s’il a perdu un proche, il ne devient pas onène jusqu’à l’enterrement de celui-ci; il continue sa avoda comme aux autres moments;

-même lorsqu’il avait terminé sa avoda (son service) au Beth Hamikdach, il y restait néanmoins jusqu’au soir; il ne rentrait pas chez lui jusqu’à ce moment-là, mais restait au Beth Hamikdach, dans un petit bureau qui lui était réservé;

-il ne devait jamais quitter Yéroushalayim (Jérusalem).

La Guemara raconte que lorsque le Roi David était sur son lit de mort, il a dit à son fils Chelomo: « Je sais que tu es intelligent, et je veux donc que tu trouves un moyen de faire indirectement subir à Chimi ben Guerra la peine de mort qu’il mérite (pour m’avoir maudit alors que j’étais roi).

Je ne veux pas que tu la lui fasse subir directement ». Et par quel moyen Chelomo a-t-il fait en sorte que Chimi ben Guerra soit tué ? Il a dit à celui-ci: « Je t’interdis de sortir de Yéroushalayim. Le jour où tu en sortiras, tu mourras ». Chimi a tenu quelque temps mais, au bout de trois ans, il n’a plus supporté de rester au même endroit. Il est donc sorti de Yéroushalayim et a, par conséquent, été condamné à mort.

Chelomo savait que Chimi ne pourrait pas resider constamment dans la même ville car, par nature, l’homme a besoin de « changer de décor ». Il ne peut pas rester toute sa vie dans la même ville, même si elle est aussi magnifique et agréable que Yéroushalayim.

Mais alors, comment se fait-il que la Torah impose au Cohen Gadol de ne pas quitter Jérusalem ? Lui demanderait-elle quelque chose d’impossible ? Le Beth Hamikdach était certes le plus bel endroit du monde, mais de là à y passer toute sa vie…

La Guemara rapporte deux avis sur la question suivante: comment était Adam Harishone (avant que Dieu le réduise après la faute) ?

D’après un avis, Adam était grand comme la largeur du monde, il pouvait voir d’un bout à l’autre de celui-ci.

D’après un autre avis, il était grand au point où sa tête arrivait au ciel.

Et la Guemara conclut que les deux opinions sont justes et reviennent au même.

Qu’est-ce que cela signifie ? Comment la première opinion, qui compare Adam à la largeur du monde, peut-elle être identique à celle qui parle de sa hauteur ?

La grandeur horizontale d’Adam fait allusion au fait qu’il contenait le monde, qu’il était grand d’un point de vue matériel.

Et la grandeur verticale d’Adam rappelle sa grandeur spirituelle.

Nous, descendants d’Adam Harishone, sommes aussi attirés par ces deux choses:

– d’un côté, nous avons envie de possessions matérielles et d’honneurs.

– mais d’un autre côté, nous avons aussi des aspirations spirituelles: lorsque nous voyons quelqu’un étudier la Torah, nous sommes un peu jaloux de lui, et voulons nous aussi avoir la chance de l’étudier et de la connaître davantage.

Nous avons donc tous des aspirations spirituelles et des ambitions matérielles. Mais plus nous cherchons à satisfaire les ambitions spirituelles, plus les désirs matériels s’estompent. Et plus nous cherchons à satisfaire les envies matérielles, plus les ambitions spirituelles diminuent…

L’envie de voyager, de « changer de décor », vient du fait que nous appartenons au monde matériel.

Mais le Cohen Gadol, dont la vie est entièrement orientée vers le spirituel (korbanot, tefilot, avoda au Beth Hamikdash…), a beaucoup moins besoin du matériel (Chimi ben Guerra, par contre, n’a pas supporté l’idée de passer tout le restant de sa vie dans la même ville…).

C’est pour cela qu’il lui est demandé de rester au Beth Hamikdach et à Jérusalem.

Car ces endroits l’aident à se maintenir à son haut niveau

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