Pourquoi deux fêtes différentes pour la Torah ?
Par Rav Ytshak Assuli
Le Maguid de Douvno était très célèbre pour ses paraboles. Une fois, on lui demanda: « Pourquoi répondez-vous toujours aux questions par des paraboles ? ». Et même à cette question, il répondit… par une parabole !
Il raconta:
Une fois, la vérité se promenait dans la rue, mais tout le monde craignait de s’en approcher, car elle n’avait pas de vêtements. La parabole est alors venue près d’elle et lui a dit: « Je vais te donner un vêtement, comme cela les gens pourront te fréquenter ».
La parabole est donc l’habit de la vérité. Elle est ce qui permet d’exprimer un message vrai sans le faire d’une manière trop directe.
Au sujet du don de la Torah, la question suivante fut posée au Maguid de Douvno: Pourquoi y a-t-il deux fêtes dans l’année pour honorer la Torah : Chavouot et simhat Torah ? Une seule fête n’aurait-elle pas suffi ?
Le Maguid de Douvno répondit par la parabole suivante :
Un couple n’arrivait pas à avoir d’enfants. Un Sage accepta de lui donner une berakha, à la condition que si l’enfant à naître était une fille, de ne pas l’exposer en public jusqu’au jour de son mariage.
Le couple accepta et, quelques mois plus tard, naissa une fille.
Lorsque celle-ci fut en âge de se marier, son père commença à chercher pour elle un bon parti. Mais à chaque fois, les garçons demandaient à voir la fille, avant se marier avec elle. Le père ne pouvant pas la montrer, ils refusaient.
Un jour, un homme accepta de se marier avec cette fille, bien qu’il ne l’ait jamais vue. Il connaissait ses parents, savait qu’ils avaient beaucoup de qualités, et il avait donc confiance que leur fille aussi leur ressemblait.
Le jour du mariage, il l’épousa, mais était un peu anxieux, car il ne connaissait pas sa femme, et ne savait donc pas à quoi s’attendre.
Mais après s’être marié, et au fur et à mesure que les années passaient, il découvrit en sa femme des qualités exceptionnelles, qu’il appréciait énormément. Devenu conscient de sa valeur, il demanda à fêter de nouveau son mariage. Et cette fois-ci, il ne fut pas angoissé par l’inconnu, mais au contraire très heureux et reconnaissant pour le précieux cadeau qu’il avait reçu.
De même, à Chavouot, nous avons accepté la Torah. Mais, n’ayant pas demandé (comme les autres nations) « Qu’est-il écrit dedans ? », nous ne savions pas trop à quoi nous attendre.
Le « mariage » entre la Torah et le peuple juif n’était pas accompagné d’une véritable joie.
Par contre, à Simhat Torah, nous sommes joyeux. Car nous avons alors eu l’occasion de « fréquenter » la Torah, de l’étudier, de pratiquer ses mitsvot.
Et nous pouvons donc réaliser du précieux cadeau que c’est, et nous en réjouir grandement.