י׳ בניסן ה׳תשפ״ד

Hanouka : comment devenir un être spirituel ?

Hanouka : comment devenir un être spirituel ?
(Inspiré d’un enseignement de Rav Dessler zatsal)

Un homme ne s’habitue pas à la richesse: plus il acquiert de biens, plus sa joie va en grandissant.

Ceci n’est pas le cas pour son prochain: si son ami acquiert des richesses, il s’en réjouit certes; mais s’il s’avère que son ami acquiert encore d’autres richesses, sa joie à lui n’ira pas pour autant en grandissant.

Il en va de même pour les fêtes: le premier jour de la fête est généralement un jour de joie intense; mais plus on avance dans la fête, plus cette joie s’amenuise. Il n’y a plus la même intensité qu’au premier jour.

Toutefois, pour les tsadikim, cette joie va en augmentant. Car chaque jour qui passe est l’objet d’une réflexion nouvelle, et permet de ressentir davantage le cadeau que Dieu nous a donné.

En réalité, le niveau de avoda de chacun est proportionnel à son propre niveau spirituel:

-plus un homme est rou’hani (spirituel), plus sa avoda sera penimit (interne, profonde, ce qui correspond à la avoda de la néchama);

-plus sa avoda est ‘hitsonit (superficielle), plus cela reflétera un niveau de avoda ‘hitsoni, et donc périphérique; et même si cette avoda s’accomplit avec enthousiasme, elle est une avodat hanefesh, qui ne pourra aller qu’en diminuant, car elle est une avoda superficielle.

Il existe malgré tout des ba’alé ma’ala (des gens d’exception) qui, de par leur niveau élevé, sont toujours dans une dynamique ascendante.

Dans le même ordre d’idées, les sacrifices que les nations apportaient au Temple lors de la fête de Soukkot allaient en diminuant chaque jour. Car cette avoda reste dans le domaine du superficiel, et ne peut en aucun cas ressembler à la avoda penimit des tsadikim.

A propos de Hanouka, la discussion qui oppose Beth Hillel et Beth Chamaï porte précisément sur ce point: le souvenir du miracle de Hanouka doit-il se traduire par une avoda penimit ou par une avoda ‘hitsonit ?

Selon Beth Hillel, il est nécessaire d’allumer les nérot de façon graduelle, ascendante, comme le font les baalé ma’ala. car chaque jour donne lieu à une compréhension nouvelle, et donc à une possibilité d’élévation spirituelle. De plus, on doit toujours aller selon le principe de ma’aline bakodesh (c’est-à-dire que, dans le domaine de la kédousha, on doit toujours s’élever).

Beth Chamaï réfute cette idée. Le concept de avoda penimit ne concerne que les tsadikim. Toute avoda, y compris celle de ‘Hanouka, passe par un processus ‘hitsoni, c’est-à-dire qui appartient au Klal (à la collectivité). On ne tient pas compte des ye’hidim (des gens d’exception). Car l’émotion est à son maximum le premier jour, et ne fait que diminuer ensuite.

Ainsi, selon Beth Chamaï, plus l’intensité de la fête sera présente en nous, plus on allumera de bougies. C’est pourquoi, pour Beth Chamaï, le premier jour, on allumera huit bougies. Et cette intensité, cette émotion de la fête, va en s’amenuisant, pour finalement, dans les dernières heures de la fête, être quasiment inexistante.

Mais cette discussion entre Beth Chamaï et Beth Hillel est beaucoup plus vaste, beaucoup plus profonde. En effet, une question transparaît: comment se réalise la avodat Hachem d’un homme qui désire s’élever et qui, pour l’instant, est à un niveau spirituel très bas ?

Deux options sont possibles:

-imiter les tsadikim, même s’il se sent complètement étranger et peu concerné par une avoda penimit (c’est l’avis de Beth Hillel);

-ou faire une avodat Hachem conforme à son propre niveau spirituel, en harmonie avec celui-ci (c’est l’avis de Beth Chamaï).

Ces deux approches ont chacune un avantage et un inconvénient:

-la avoda à la manière des tsadikim déforme toute réalité, trompe sur son propre niveau, et comporte donc un danger;

-mais, d’un autre côté, un homme qui ne s’élève pas risque de tomber encore plus bas; car un relâchement dans l’acte peut-être à l’origine de mauvaise midot.

La discussion peut peut-être s’expliquer autrement: que ce soit Beth Hillel ou Beth Chamaï, il ne s’agit pas de tromperie.

Pour Beth Chamaï, l’élévation dans la avodat Hachem passe nécessairement par une connaissance parfaite de son propre niveau, aussi bas soit-il. Il s’agit d’une aspiration à la penimiyout (à l’intériorité), même si celle-ci doit passer par des actes de ‘hitsoniyout, et donc périphériques.

Selon Beth Chamaï, on ne peut s’élever dans la avodat Hachem que si on a une connaissance parfaite et exacte de son propre niveau, qui permettra ainsi d’aspirer à la penimiyout (l’intériorité), même si cette avoda doit passer par une voie négative.

Beth Hillel, en revanche, pense que la avodat Hachem ne peut emprunter qu’une voie positive, ascendante, à la manière des tsadikim, même si cela ne reflète pas son propre niveau spirituel.

Il n’existe pas d’autre moyen de progresser que d’imiter les tsadikim.

 

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