Paracha Kédochim
Durant la Shoa, lorsque l’armée américaine est entrée dans les camps de rescapés, il y avait là-bas un Rav du nom de Rabbi Eli’ézer Silver, qui servait en tant qu’aumônier militaire de l’armée américaine, et qui tentait de réconforter les survivants, en leur apportant une aide psychologique, ou en les aidant de différentes manières. Il avait même organisé différents minyanim de prière, auxquels participaient tous les survivants. Sauf un, qui ne voulait en aucun cas participer à la tefila collective.
Rabbi Eli’ézer Silver, surpris de ce refus, lui demanda des explications. Et ce dernier de lui répondre avec fermeté: « Je ne désire aucun contact avec le Judaïsme. Ni tefila, ni minyane, absolument rien! ». Sa colère envers D.ieu et envers les Juifs était sans limites.
Rav Silver lui demanda de s’expliquer davantage. Le rescapé juif lui répondit: »Lorsque nous étions dans les camps, il y avait là-bas un Juif qui était parvenu à se procurer un Sidour (ivre de prières). Ce Juif a exigé que celui qui voulait prier une demi-heure par jour avec le Sidour devait en contre-partie lui donner une demi-ration de pain journalière.; et s’il voulait prier une heure, il devait apporter une ration complète de pain. Cet homme a pu se nourrir aux dépends de tous ses frères juifs qui voulaient prier. Après avoir vu un tel mécréant, qui négociait l’utilisation de son Sidour contre du pain, comment pourrais-je aujourd’hui me rapprocher du Judaïsme et de mes frères juifs ? Je ne veux aucun contact, ni avec le Judaïsme et la Torah, ni avec les Juifs ».
Après avoir entendu cela, le Rav Silver lui a immédiatement répondu: « Et pourquoi regardes-tu cet homme stupide et misérable ? C’est plutôt tous ces Juifs tsadikim, qui ont sacrifié leur ration de pain pour pouvoir prier, que tu dois admirer! Ce sont eux qui sont un modèle, une référence exemplaire du Judaïsme! Pourquoi portes-tu ton regard uniquement envers ce misérable, et non envers ces tsadikim qui sont de véritables héros ? »
Parce que la Torah a écrit « bétsédèke tichpot ‘amitékha (tu jugeras ton prochain avec justice) », il faut savoir faire la part des choses.Parce qu’un événement peut finalement être vu sous deux angles: un négatif, et l’autre positif.
Et c’est, bien entendu, avec une vision positive que nous devons analyser les événements qui surviennent durant notre vie.