La mitsva la plus difficile de la Torah !
Par Yossef Aflalo
Les élèves du Gaon de Vilna sont venus interroger leur maître, et lui ont demandé: Quelle est la mitsva, parmi les 613 mitsvot de la Torah, quelle est celle qui est la plus difficile à accomplir ?
Les élèves pensaient, dans un premier temps, que le Gaon répondrait par exemple:
– l’observance du Chabbat, avec tous ses dinim et tout ses pratim (détails) ;
– ou alors peut-être la mitsva de Talmoud Torah, pour laquelle nous savons qu’il ne faut pas perdre même une seule seconde ;
-ou alors peut-être des mitsvot qui ont trait à la croyance: la ahavat Hachem (l’amour de D.ieu) et la yirat Hachem (la crainte de D.ieu).
Et bien non ! Le Gaon n’a pas répondu cela.
Il a dit que la mitsva la plus difficile à accomplir est celle de véssama’hta bé’hagué’ha véhayita akh saméa’h », la mitsva de se réjouir pendant la fête et de n’être que joyeux.
C’est une mitsva positive comme les téfiline, le Chéma’, la teki’at chofar…
La difficulté pour un homme est de se réjouir. Et pas seulement se réjouir mais, pendant sept jours consécutifs :
– ne pas se laisser aller à la colère, à l’énervement contre ses enfants ou sa femme ; -avoir toujours le sourire sur les lèvres, et le cœur rempli de joie.
On pourrait cependant se demander pourquoi le Gaon de Vilna a donné une telle réponse. Pourquoi a-t-il dit que la mitsva de véssama’hta bé’hagué’ha, qui va durer une semaine, est la plus dure à accomplir ? Il existe en effet une mitsva qui lui ressemble, mais qui -elle- va se prolonger pendant un an.
Quelle est cette mitsva ?
La mitsva d’épouser une femme : « ki yika’h ich icha ‘hadasha véssima’h eth ichto acher laka’h ». Lorsqu’un homme prendra une femme nouvelle, la Torah nous dit qu’il devra la réjouir pendant un an.
A priori, il semble plus difficile de réjouir sa femme pendant un an, que de se réjouir pendant une semaine ! Mais le Gaon de Vilna vient nous apprendre un yéssod extraordinaire: il est plus difficile de se réjouir soi-même que de réjouir un autre. Il est plus difficile de se réjouir pendant une semaine que de réjouir sa femme pendant un an.
C’est ce que vient ici nous apprendre le Gaon, en nous disant qu’il est plus difficile pour un homme de se réjouir de façon continuelle pendant sept jours. Mais cela ne nous dispense pas d’être méssaméa’h les autres pendant la fête ; d’être méssaméa’h sa femme, sa famille, ses amis.
Nous comprenons cette réponse du Gaon de Vilna: même s’il nous est difficile aujourd’hui de nous réjouir, surtout pendant sept jours consécutifs, il n’en reste pas moins que nous ne sommes pas quittes de réjouir les autres: sa femme, ses enfants, sa famille, ses amis. Et, bien entendu, nous veillerons durant ces fêtes à ne pas se mettre en colère, à ne pas montrer des signes de tristesse etc…