Par Yossef Aflalo
Il nous faut comprendre ici pourquoi la Torah rapporte en priorité ce qui est arrivé à Datan et Aviram, qui n’ont été en réalité que les associés de Kora’h. Leur faute n’est que la conséquence d’une adhésion à la révolte de Kora’h. Mais, en tout état de cause, le véritable incitateur, le fomenteur de troubles, est Kora’h. Pourtant, la Torah ne va pas s’attarder sur le devenir de Kora’h, mais plutôt sur celui de Datan et Aviram.
Le Sabba de Kélem souligne un point intéressant: on peut comprendre l’attitude de Kora’h, qui était motivé par des intérêts personnels [lorsqu’Elitsafane est nommé à sa place, Kora’h comprend qu’il a perdu la Kéhouna. Et, comme le disent les ‘Hakhamim dans Pirké Avot « hakina véhataava véhakavod motsiine eth haadam min ha’olam (la jalousie, les plaisirs et les honneurs font sortir l’homme de ce monde)]. Mais, concernant Datane et Aviram, cela est troublant: qu’avaient-ils à gagner à s’associer à Kora’h, en s’engageant à ses côtés ? Rien. Absolument rien! Cette confrontation avec Moché Rabbénou ne les concerne pas.
Pour comprendre cet état de fait, la Guemara Ta’anit rapporte la parabole suivante: A la fin des temps, tous les animaux vont se réunir, et aller trouver le serpent pour lui dire: « Le lion piétine sa proie et la mange, le loup met en pièce sa proie et la mange également, mais toi -serpent- tu piques tes victimes sans en tirer le moindre profit ; tu tues sans aucune raison! ». Et le serpent leur répond: « Mais pourquoi venez-vous me trouver ? Adressez-vous à ceux qui disent du lachone hara’ (de la médisance), ceux qui se réjouissent et qui se targuent de la chute des autres, toujours prêts et disposés à propager les derniers ragots récemment entendus, sans en tirer le moindre profit! ».