Le Rambam et l’aveugle
Par Rav Aaron Bieler – source : www.universtorah.com
L’estime du sultan
Le Sultan vouait au Rambam une grande estime, que certains courtisans considéraient d’un mauvais œil.
Ils tentèrent donc, par différents moyens de le faire tomber en disgrâce.
Cependant, le Saint Béni soit-Il, qui se préoccupait de la quiétude de son fidèle serviteur,
donna au Sultan assez de circonspection pour comprendre que ses ministres n’agissaient que par jalousie et il ne prêta pas attention à leurs propos.
Un jour, les médecins de la Cour vinrent chez le Sultan et lui dirent qu’il était faux de considérer le Rambam comme le plus compétent des médecins de la Cour.
Bien au contraire, leur savoir était bien plus grand que le sien. Il ne convenait donc pas de lui confier la responsabilité de la santé du Sultan et de sa famille.
Le Sultan leur répondit qu’ils avaient peut-être raison mais qu’il faudrait le lui prouver : « Si l’on vérifie le bien fondé de vos paroles je le démettrai de ses fonctions », dit-il.
Le défi
Les médecins relevèrent le défi, et le lendemain, ils amenèrent un aveugle auprès du Sultan.
« Cet homme est aveugle depuis sa naissance; nous allons le guérir et lui donner la vue », dirent-ils.
Le Rambam, qui était présent, répliqua : « C’est impossible, un aveugle de naissance ne peut jamais voir la lumière du jour ».
Le Sultan écouta ces paroles et dit : « Maintenant, nous pourrons savoir lequel parmi vous est le plus compétent ».
Un médecin s’approcha de l’aveugle et lui administra quelques gouttes d’un liquide et,
peu de temps après, les yeux du malade furent illuminés et il s’écria : « Je vois! Je vois! ».
Le Sultan demeura ébahi et voulut prononcer quelques mots. Alors qu’il cherchait encore, le Rambam s’approcha de l’homme guéri
et lui montra un foulard rouge : « Je voudrais savoir si tu vois parfaitement bien; dis-moi quelle est la couleur de ce foulard ? »
« Rouge! » s’écria l’homme enthousiasmé.
« D’où connais-tu la couleur de ce foulard, toi qui n’a jamais vu de couleur de ta vie’! Toi, aveugle de naissance! »
Le Sultan fut émerveillé par l’intelligence de son médecin juif, et s’emporta violemment contre ceux qui s’étaient joués de lui.
L’estime du Sultan pour le Rambam grandit et il lui accorda encore plus d’égards.