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Pourim ou les ficelles de l’éternité

Pourim ou les ficelles de l’éternité

La Guemara nous raconte qu’Haman était vraiment un malin (presque Talmid Hakham!) puisque lorsqu’il est rentré dans la grande Yéchiva de Mordékhaï et qu’il a trouvé des enfants en train d’étudier la Torah, il leur a demandé ce qu’ils étudiaient.

Les enfants étudiaient alors les הילכות קמיצה (les lois de kémitsa). Ils parlaient donc d’une certaine action que faisait le Cohen au Beth Hamikdash lorsqu’une min’ha (offrande de farine) y était offerte. Et la Guemara nous dit que lorsqu’Haman a vu cela, il a compris qu’il était fini. Que l’antisémitisme allait s’effondrer face à la vitalité éternelle du peuple d’Israël.

Comment comprendre cela ? En quoi l’étude des lois de kémitsa était-elle si grandiose ?

En fait, Haman était persuadé que les élèves de Mordékhaï étudiaient les הילכות פיקוח נפש (c’est-à-dire les lois qui concernent le sauvetage d’une vie) ou les lois de la prière. Car n’oublions pas qu’au moment où Haman visite le Beth Hamidrash de Mordékhaï, un décret d’extermination du peuple tout entier planait sur le Klal Israël…

Or si on visitait le centre culturel et intellectuel d’un peuple censé être exterminé dans quelques jours, on s’attendrait sûrement à les trouver en train de prier de toutes leurs forces, en train de jeûner, en train de pleurer…

Il aurait donc paru plus probable qu’Haman trouve les Bené Israël dans l’une de ces situations, ou bien en train d’étudier ce que la Torah dit sur la manière de réagir à l’épreuve à laquelle ils étaient confrontés…

Mais les Bené Israël étudiaient des lois qui s’appliquaient au temps du Beth Hamikdash, alors même que celui-ci n’existait pas à leur époque (puisque l’histoire de Pourim se passe après la destruction du premier Temple, mais avant la construction du second)!

En voyant cela, Haman a compris que le Klal Israël est indestructible. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas lié au moment présent, qui voulait sa destruction. Il n’est pas lié à l’événementiel. Il est toujours lié à quelque chose qui dépasse l’Histoire, qui dépasse l’événement. Il n’est pas esclave. Il est roi.

La différence entre un esclave et un roi, c’est que l’esclave est toujours à la merci de l’événement qui l’entoure (et il est, par conséquent, toujours paniqué). Alors qu’un roi vit selon des principes qui dépassent l’événement, qui sont plus forts que l’Histoire, qui sont plus forts que ce qui nous entoure.

Et lorsqu’Haman a vu que ce Beth Hamidrash était lié à la vérité même si celle-ci n’était pas visible, qu’il était lié à la vérité du Temple de Jérusalem même si elle n’était plus d’actualité puisqu’il n’y avait plus de Temple, il a su qu’il ne mourrait jamais.

L’une des dimensions du peuple d’Israël et l’une des dimensions de Pourim, c’est donc de lier sa vie à quelque-chose qui dépasse largement les évènements quotidiens qui veulent nous rendre petits, nous détruire, nous rendre mesquins.

C’est d’avoir toujours un souffle, une respiration d’une recherche de la vérité, qui fait que nous sommes toujours liés à la vérité et donc à Dieu; et que, par conséquent, tout ce qui nous arrive va toujours s’arranger.

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