Un soir, alors qu’un avrekh était en train de dîner, il entendit de violents coups sur sa porte.
Quelqu’un était en train d’y frapper avec colère, et attendait impatiemment qu’on la lui ouvre… C’était la police qui cria à l’avrekh de se dépêcher de la suivre. Mais l’avrekh expliqua qu’il devait certainement y avoir erreur sur la personne, car il savait pertinemment qu’il n’avait commis aucun acte le rendant passible de prison. Mais la police réitéra violemment sa demande: « Dépêche-toi de nous suivre!! ». L’avrekh continua à essayer de la convaincre de vérifier si elle s’adressait à la bonne personne, car il n’allait pas laisser sa famille dans un tel état (sa femme pleurait et ses enfants étaient apeurés) à cause d’une erreur!
Mais la police resta sourde à ses arguments et à ses supplications, et elle le traîna de force au commissariat.
L’homme fut alors jeté en prison, où il devait passer la nuit.
Dans sa cellule, il rencontra un autre Juif. Les deux hommes se mirent à discuter et, à travers la conversation, l’avrekh comprit que son compagnon de cellule avait l’intention d’épouser… sa propre belle-sœur (la sœur de son frère) !
En effet, le frère en question étant décédé, le prisonnier avait l’intention de se marier avec la veuve, qui n’était autre que sa belle-sœur!
Or le fait pour un homme de se marier avec la femme de son frère (échet a’h) est un grave interdit de la Torah!
Et bien que ce soit autorisé pour accomplir la mitsva de yiboum (c’est-à-dire dans le cas où le frère est décédé sans avoir eu d’enfant), cette permission ne s’appliquait pas dans la situation du frère du prisonnier car, lorsque ce frère décéda, il avait déjà un enfant…
L’homme était déterminé à épouser sa belle-sœur (celle-ci voulait d’ailleurs aussi se marier avec lui), et ce n’est qu’après une nuit de discussion que l’avrekh réussit à lui faire prendre conscience de la gravité de ce qu’il s’apprêtait à faire, et qu’il le persuada de renoncer à son projet.
L’avrekh comprit alors pourquoi Hachem avait fait en sorte qu’il soit incarcéré cette nuit-là: pour qu’il rencontre le Juif qui comptait épouser sa belle-sœur, et qu’il le sauve de cette grave avéra!
Le matin, lorsque le prisonnier décida finalement de ne pas épouser sa belle-sœur, l’avrekh comprit qu’il avait accompli sa mission, qu’il avait réalisé ce qu’Hachem attendait de lui à ce moment-là.
Il ne fut donc pas étonné lorsque, quelques instants plus tard, la police vint s’excuser auprès de lui, et lui dit qu’il avait été emprisonné par erreur…
Finalement, cette incarcération, bien que douloureuse et effrayante, avait été pour le bien, puisqu’elle avait permis de préserver un Juif d’une grave avéra.
Au moment de la souffrance, il est parfois difficile de ressentir que tout ce qu’Hachem fait est pour le bien.
Mais, dans nos vies, nous avons sûrement déjà eu, à de nombreuses reprises, l’occasion de constater après coup que finalement « gam zou létova », cela aussi était pour le bien!